Deux artistes populaires d’après-guerre d’origine étrangère. Les deux ont chanté l’amour, mais un peu différemment.
Charles Aznavour
Le premier : un Arménien issu d’une famille d’artistes qui gagnaient tous leur vie dans leur restaurant à Paris en chantant, dansant et faisant l’acteur, comme au Petit Théâtre. Ils ne pouvaient pas gagner leur vie autrement qu’en offrant les spécialités de leur cuisine, de leur culture, comme tant d‘autres immigrés aujourd’hui encore. Mais eux étant artistes seront très vite fréquentés par d’autres artistes français et le restaurant sera le point de départ du succès d’Aznavour. Cela a donné à Charles une multitude de possibilités comme danseur, acteur, chanteur, poète et compositeur. Et fouiller dans la vie des autres (en plus de la sienne) lui a donné beaucoup d’inspiration, une profondeur comme poète-écrivain et le support d’Edith Piaf. Ce qui soutient mon opinion que l’expérience (la pratique) est une meilleure école que l’enseignement théorique.
Sa plus grande qualité était sans doute son originalité (suite à ses conditions de vie), bien qu’il soit très souvent critiqué pour ça. Si je le compare à Yves Montand, je préfère Aznavour pour la qualité de sa déclamation et sa profondeur d’esprit. Ecoutez par exemple : « La Bohème » , « Toi et moi »,
« Ave Maria ».
Né Ivo Livi, issu d’une famille italienne chassée à cause de leur conviction communiste. Ils vivent à Marseille où Yves doit travailler dans les docks et faire plusieurs petits boulots. Quand il décroche une place au music-hall de Marseille à 17 ans, il apprend à chanter par imitation. Son manque d’originalité est partiellement corrigé par un artiste aveugle qui lui écrit ses textes.
Sa rencontre amoureuse avec Simonne Signoret lui permet d’entrer comme acteur, danseur, chanteur dans le monde du cinéma. C’est là que sa renommée internationale commence quand il rencontre Godard Costa Gavras, Claude Lelouch, d’autres grands metteurs en scène et artistes comme Marilyn Monroe (sa liaison avec elle a fait scandale mais il en a profité). Je trouve qu’il a très souvent profité, voulu ou non, des femmes (Piaf, sa femme et Marilyn Monroe). Mais on doit avouer qu’il a travaillé dur. Il était à New-York, au Japon et au Canada.
Je préfère la musique d’Aznavour à la sienne, parce que pour moi elle est parfois trop sentimentale, trop charmante, trop sucrée, comme j’ai lu quelque part: du miel pour les oreilles, du velours, des fleurs pour les yeux. Je préfère ses chansons rythmées comme « La Bicyclette », « Les feuilles mortes », « Mathilda ».
Gaby Cleuren
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