mercredi 12 juin 2013

Ta GUEULE


En voyageant en France, je constate chaque fois qu’un seul chanteur français continue à m’inspirer vivement, bien qu’il soit décédé  il y a plus de 20 ans. Jeudi passé, j’étais dans une boutique Lacoste à Reims. Il y avait environ 10 personnes et le silence régnait; les visages des gens semblaient plutôt sans âme.  
Tout à coup, une chanson ‘reggae’ résonne dans les haut-parleurs et une vibration séduisante remplit l’espace. Je reconnais la mélodie de cette pièce de musique de mes cours de français et j’ai l’impression que tout le monde commence à bouger d’une façon rythmique ‘libérée’.  Je ne suis pas conscient du fait que je chante les mots “aux armes etcetera” à haute voix, jusqu’au moment où je vois les autres se lever les bras en montrant leurs deux doigts, je sais que je suis entouré par de vrais Français qui m’embrassent comme leur propre frère.
Je me souviens du moment où j’étais à Paris au cimetière du Montparnasse, à la recherche de la sépulture de cette éminence française de la libre-pensée moderne. Une mélodie m’avait attiré vers un groupe de jeunes qui fumaient, buvaient et dansaient au rythme de cette même musique que j’entends maintenant, à l’endroit spirituel couvert de fleurs et de tickets de métro déchirés.
Il est temps de faire hommage à ce sentiment plus fort que la peur des petits bourgeois: je dis “au revoir” aux autres et sors de la boutique pour me relaxer à une terrasse. Je mets mes lunettes noires, allume une cigarette, prends un verre de vodka-Ricard dans la main et je dis aux nuages qui glissent devant le dieu soleil: “Mon vieux compagnon de route, à la tienne … Ta gueule, Gainsbarre, jusqu’à la fin de tout … on reste libre-uni, grâce à toi”. 
Fabrice

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire